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12 mai 2008

Tu passes devant ? Non, toi Thabor !

Du jeudi 1er au dimanche 4 mai 2008.


Et voilà, le premier raid à skis de Claire vient de s'achever. Et de belle manière !
En effet, l'idée de partir directement à skis de la maison ayant été éprouvée la semaine précédente avec Seb et Julie, Claire et moi ne voulions pas ressasser la recette. Cependant, la fantastique neige que nous avions skié dans les Cerces méritait qu'on y retourne ! 10 minutes de top25 3535OT (Névache-mont-Thabor) plus tard et le tour de 3 jours et demi était ficelé !

Le point de départ étant le bout de la route après Névache, la question est "comment s'y rendre ? ". La réponse pourrait être : "on prend la caisse et on attaque à 6h du mat de Névache". Elle fût plutôt (vu qu'on a le temps et un long ouikaine) : "on part la veille vers 14h, on monte en vélo et on dort au refuge Ricou !".
"Bon d'accord, mais qu'est-ce qu'on fait le jeudi, en attendant 14h ?
-Bein, un p'tit pic blanc ! Avec les 15cm de poudre tombés la veille, on va se gaver !!!"

A voté !

Ce qui fut dit fut fait. Et bien fait ! Grosse gavade au soleil sur l'itinéraire le plus couru du secteur Lautaret. Premières traces dans la face SE du pic, grandes courbes dans une neige de rêve, une foule un peu surprise par le beau temps et démarrant la rando un peu tardivement...
Observation bouquetins au parking avant de rentrer à la maison pour préparer le ouikaine.
Douche, sacs faits, cuisson du pain... et merde, il sera pas cuit avant 15h... Tant pis, on va essayer de pas trop traîner...
Dès que le "bip" de la machine retentit, hop, le pain dans le sac et zou, le sac sur le vélo et les bonhommes dessus ; c'est parti !

La circulation est fluide, le trafic peu important en ce jour férié, seul le vent de face nous ralentit, mais si peu vu le profil descendant vers Briançon. Et puis, cette brise de montagne que l'on a dans le nez en descendant la vallée, on l'aura dans le dos en remontant la Clarée ! Bingo ! Ca file sur les faux-plats montants.

Nous saluons gaiement les cyclos qui redescendent la vallée, fiers de notre rythme soutenu. Soudain, à la sortie de Plampinet, c'est le drame ! Kler coule une bielle !
Les 1000m de déniv' du Pic Blanc avalés ce matin sans mollir se font brusquement sentir alors que le ruban de bitume se redresse un peu. Bon, c'est sûr, là, on sera à la bourre...
Pas grave, ils nous garderont bien un bout de gratin...
Névache-ville-basse puis ville-haute et voilà la petite route de la haute vallée et ses 10%, parfois 12... Nous espérons secrètement aller plus loin que les voitures qui sont arrêtées à Basse Sausse pour cause de neige sur la route, mais cela ne se fera pas : vraiment trop de neige ! Et vu l'heure, ça risque pas de porter...
18h30, nous posons les vélos contre un mélèze, à hauteur du pont de la Souchère, Kler file pendant que je peaufine le rangement et l'empaquetage des véhicules.


1813m -> 1857m jusqu'à la Fruitière sur deux bons kilomètres de route à 50% enneigée puis sentier raide jusqu'à Ricou (2115m) aux 2/3 enneigés. En 30 minutes, c'est pas gagné !!! La Fruitière, 19h, l'heure du dîner, le téléphone passe, juste le temps d'avertir de notre arrivée différée ! 19h45, nous commençons le repas avec une petite demi-heure de retard sur nos compagnons de tablée. On se régale d'une soupe de tomate (on en reprend même, tiens), d'un bon gratin dauphinois et son émincé d'agneau sauce champignons avant d'engloutir un bout de tome puis une excellente faisselle et sa confiture de myrtilles.
Une douche chaude, une grande salle de séchage des peaux et chaussures, un corridor de stockage des skis, des chambres de 4 ou 5, des couettes, des toilettes à l'intérieur ainsi que des lavabos, c'est le grand luxe !

Et pour tout ça, la demi-pension est à 33 euros ; le rapport qualité-prestations-prix est imbattable ! Courte discussion avec nos deux sympathiques collègues de chambrée avant de sombrer dans le sommeil. La nuit passe vite. Réveil 7h, petit déj’ pantagruélique et départ à 8h pour le Pic blanc. Encore ! Ah, non, le Pic du lac blanc. Montée féérique avec le soleil levant, deux lagopèdes viennent nous saluer de leur chant rauque avant de poursuivre leurs ébats.

Col du Grand Cros puis crête des Gardioles. Antécime 2935m et c'est le plongeon sur le lac.


Grandissime : 150m de poudre puis 200m de sublime moquette avant de remonter 50m de déniv' à pieds pour atteindre le col du vallon.
Nous attendent 700m de descente toute aussi agréable que précédemment, exceptés les premiers mètres sous le col qui vaudront une belle gamelle à Claire. Du pont de la Fonderie, la remontée au col de la vallée étroite sera longue et chaude ! Peu importe, l'ambiance et le paysage sont envoûtants. Nous sommes seuls au monde.

Jusqu'au col de la vallée étroite puis le refuge du Thabor. Nous sommes en Maurienne !

Accueil sympa des deux jeunes gardiennes. Je réalise 5 ou 6 corvées d'eau au lac Rond à 200 mètres du bâtiment avant de me laisser tenter par la pente N qui semble avoir bien gardé la poudre juste au dessus du refuge. En dix minutes, je suis au sommet. De nouveau, un lagopède manifeste sa présence (chant et traces) ainsi qu'un accenteur alpin et quelques chocards . Je prends le temps de "shooter quelques pix' " avant d'hésiter un petit moment devant l'entrée du couloir pas si raide mais bien corniché. Après avoir découpé un bon morceau qui dévale la pente sans trop de dégat, je me lance pour déchausser 30 secondes plus tard... devant le refuge.

Après une douche très sommaire à la bouteille planqués derrière le refuge (ça fait du bien quand même, hein, Klerounette ?), repas classique (soupe - riz, manchons de canard - fromage - gâteau au chocolat) avec rab à volonté puis dodo dans un dortoir de 12 places au complet.

P'tit déj' à 6h pour un départ sans les peaux et au soleil !


Itinéraire classique par le col des Méandes où nous rejoignons la foule venue du fond de la vallée ; et même Dominique et Didier, nos deux collègues de chambrée de Ricou qui montent depuis les Drayères.


Le panorama est toujours aussi époustouflant !

Claire a assuré un bon rythme qui nous place parmi les précurseurs du jour.

Pour moi, c'est un sommet à 3 coches (pieds, vélo, skis) de plus, mais la liste reste longue... Descente de rêve sur une moquette parfaite dans la combe sud avant la chaude remontée au col des Muandes.


Deuxième pause casse-croûte avant la dégringolade finale sur les Drayères dans une neige toujours aussi exceptionnelle !

Bon, d'accord, les derniers 100 mètres étaient bien creux mais c'est comme si ça comptait pas ! Quoi qu'il en soit, Claire a beaucoup apprécié cette journée avec des pentes débonnaires (ça dépasse jamais 35°), une ambiance fabuleuse et une neige 20/20 !

Au refuge, nous retrouvons Nils du Queyras (bientôt des Pyrénées si tout se passe bien) qui nous accompagne demain à la pointe des Cerces. Tout continue de se dérouler comme prévu.

On profite même d'une douche chaude pour 50 centimes et d'un dortoir pour nous tout seuls.
Encore un lever à 6h pour un départ à 7h en direction du seuil des Rochilles puis du col des Cerces.

La lumière est déjà forte même si le soleil est encore bas sur l'horizon.

Il étire les ombres et fait de nous de sombres géants longilignes.
Une courte descente avant une traversée dans les boules dures puis c'est la remontée à la recherche de la faille dans la barre ceinturant le pied du vallon suspendu du sommet convoité. 30 mètres de couloir avant la difficulté du jour : un court passage de mixte glace et rocher où les filles ne sont pas très à l'aise...
Oui, il faut encore préciser que nous avons retrouvé aux Drayères Patrick et Marie, croisés à Ricou, qui ont le même programme que nous aujourd'hui. Ensuite, c'est une longue pente qui nous mène au sommet sans souci.
Une fois de plus le 360 "déchire sa race" !
Ce coup-ci, l'entrée dans la pente côté sud est un poil raide, mais ça se couche assez rapidement.
De plus, la neige est idéalement revenue : Banzaï !
Claire assure le stem pédalé-coulé avant de suivre Nils et d'envoyer les courbasses à donf direction le lac des Béraudes.
Descente dans la combe du Moutet (neige pourrie, il en fallait bien !!) avant de franchir le pont du même nom puis de finir en skating jusqu’aux vélos.
Avec Kler et Nils, on se pose dans un pré pour finir les dernières victuailles.
Puis, ce sont les adieux.
Nous pédalons joyeusement vers Briançon, croisant encore de nombreux cyclos, dépassant même les familles en goguette.
Et c’est toujours l’étonnement des gens croisés et rencontrés. Pourtant, la pratique n’est plus complètement inconnue, dans les refuges, nous avons discuté avec des personnes ayant déjà vus des véloskieurs sur Grenoble ou ayant lu l’article de montagne mag’. Les 200 mètres de déniv’ et les 16 kilomètres pour remonter sur le Monêt’ depuis Briançon passent bien. Seule la dernière rampe pour rallier la maison décourage Kler qui pousse le vélo sans même essayer d’appuyer un peu sur les pédales ! Je n’insiste presque pas et c’est bien fourbu que nous ouvrons la porte du domicile. Claire a assuré grave malgré un programme "ambitieux". Elle confiera même dix jours plus tard que ce n'était en fait qu'un apéro à côté du tour de la Meije réalisé le ouikaine suivant !!!


Bilan :
J1 : vélo : 40 km, 500D+ ski : 300D+
J2 : ski : 1500D+, 1100D-
J3 : ski : 1200D+, 1600D-
J4 : ski : 1000D+, 1200D- vélo : 40km, 200D+

9 avr. 2008

Initiation veloski - 5-6 avril 2008

Week-end VELOSKI EN VANOISE
> 5-6 Avril 2008 <

Récit de l'organisation intégrale d'un week-end véloski ! 1 mois de débat, cogitation, réflexion, analyse, topotage ...


05 Mars
, discussion avec Seb et Julie, suite à un repas -un peu trop- arrosé :

-‘Donc on fixe le we du 04 Avril pour l’initiation, ça vous va?’
-hésitation notable ‘Mmmm……Ok, ok, va pour tenter l’aventure, soyons fous !’

C’est dans un mois, ça laisse encore le temps de se débiner, laissons faire….

26 Mars, rencontre de Jérôme à l’AMAP :

-‘Toujours OK pour le we du 05 Avril ?’
-‘Le 5 Avril ? Que se passe-t’il le 05 Avril ?’
-‘Ben si tu sais bien, avec Seb et Julie, … , tout ça …. Ça va être trop la classe !’
-‘Ah…. Euh… Oui oui ! On voit la météo et on se tient au courant !’

Oh purée ! J’avais oublié cette histoire moi ! Ouaip, enfin y’a le temps, on verra bien la semaine prochaine…..

1er Avril, premier d’une longue série de mail sur l’organisation du prochain we :

-‘Nous vous proposons donc un we en Vanoise, avec au programme un lever à 5h30, une montée au refuge de la Dent Parrachée le samedi, l’ascension de la Dent le dimanche, et retour à Grenoble dans la foulée’.
-‘Euh….. Vous êtes sûrs ???? C’est pas un Poisson d’Avril ?? Non parce-que vous avez lu Skitour ? Ah bon, vous lisez pas… (Private joke)
- ‘Non, parce-que bon, le samedi il fait beau, alors se lever à 5h pour monter au refuge, bof… Surtout que le dimanche, la météo n’a pas l’air top’
-‘Oui mais bon. Si on y va en train/vélo, on change d’approche, on prend son temps, et on sera très bien à la terrasse du refuge le samedi. Tu verras le véloski c’est trop classe, c’est super facile pour aller à Modane, et c’est l’occasion de faire une initiation !’
-‘Mmmm……..Et à 5 dans le train avec les vélos, ça le fait ?’
-‘Pas de problème ! La place c’est dans la tête ! On te montrera, c’est hyper simple !’

Je passe toutes les autres tentatives de débinage, la conclusion est la suivante :

-‘RDV vendredi à 16h50 à la gare de Grenoble. Arrivée Modane à 19h16. 900m de D+ pour atteindre le refuge de l’Orgère situé à 1930m (montée en vélo ou ski selon enneigement).

Samedi : boucle par le col de Chavière et le col d’Aussois pour rejoindre le refuge de la Dent Parrachée.

Dimanche : Ascension de la Dent Parrachée par la brèche de la Loza, puis col de la Masse pour rejoindre la vallée d’à côté et les vélos. Retour à Grenoble.’

-‘Bon ben d’accord, à vendredi alors’.

Je passe les 50 mails envoyés aux copines : ‘Non mais vous vous rendez compte 900m de D+ le vendredi soir, j’vais jamais y arriver ! Et puis on va rater le train ! Holalala, je suis stressée je crois !!’

Vendredi 04 Avril :

Vous m’excuserez pour ce récit un peu trop ‘chronologique’, mais parfois il faut un peu de rigueur pour bien comprendre comment une situation prévue, organisée et réfléchie, commence petit à petit à vous échapper complètement….

16h20 au boulot :

-‘J’me casse c’est le we ! Holalala, je suis stressée !’

16h35 à la maison :

-‘Allô ! Salut c’est Jérôme. Alors mon train pour rentrer de Moirans a été annulé, donc j’arrive dans 5 min seulement à la gare. Vous pourrez me passer vite fait mon billet de TER, je file chez moi et j’essaie d’avoir le train de 17h05. Puis sinon je vous rejoins plus tard’.

Ah… Bon…. Donc on sera 4 ce soir… Merde c’est pas lui qu’a l’apéro au moins ? :-)

16h50 à la gare de Grenoble :

-‘Allô ! Salut c’est Juju. Euh comment dire…. On est en retard….
-‘Ok, vous arrivez dans combien de temps, 5 min ?’
-‘…..On est encore à la maison….’
-‘Quoi ? J’entends rien !’
-‘…..On est encore à la maison….’
-‘ ?????????????????????????????????? Pardon ???’
- 'Oui mais pas de panique, on part tout de suite, on vous rejoint à Gières Université ! A tout' !'


17h15 à la gare de Gières :

-‘Allô Julie ? Dites, je vous ai pas vus monter dans le train, mais vous y êtes bien non ?’
-‘Euhh……..’

Ah ben non, ils n’y sont pas, puisqu’ils sont sur le quai d’en face en train de nous faire des grands signes !

18h à la gare de Chambéry :

-‘Je comprends pas, je viens de demander à la contrôleuse, et elle me dit qu’il n’y a pas de train pour Modane à cette heure-ci’

-‘Mais pourtant Seb et toi vous aviez bien regardé les horaires ?’

-‘ben oui…je comprends pas’

L’explication est pourtant simple : c’est à Montmélian qu’il fallait descendre, et non à Chambéry, pour que les horaires correspondent bien ! Et le prochain train est à 21h30 !

Et c’est à ce moment précis que j’ai commencé à croire au fameux Dieu des véloskieurs (tiens, Word ne connaît pas ce mot !) : ‘oui, la vie de véloskieur est rude et parsemée d’embûches, mais si tu te bats, que tu subis toutes les épreuves, que tu réussis malgré le poids du vélo, des sacoches et des skis à courir dans les escaliers te permettant d’accéder au quai d’en face (le train arrivant toujours sur le quai d’en face…), que tu arrives à caser 5 vélos surchargés dans un petit espace à vélo prévu pour 3 vélos, tout en laissant un espace de libre pour que le contrôleur puisse accéder au micro annonçant le retard du train, alors tu peux compter sur moi, le Dieu des véloskieurs, pour te soutenir dans ce combat juste et sans limite !’

Et effectivement, le train Chambéry-Modane annonçant un retard de 30 min, nous avons pu l’attraper à Chambéry : c’est un signe infaillible non ?

20h05 à la gare de Modane :

Nous sommes arrivés, le jour commence à tomber, le froid à se faire un peu sentir, mais le plus dur est fait : je peux déstressser !

Et effectivement, une fois sur le vélo, on est bien ! Valfréjus, sur le versant d’en face, nous offre même un feu d’artifice et une descente aux flambeaux, quel accueil !


22h30 au refuge de l’Orgère :

Après 300m de D+ à vélo, la route se transforme en une piste raide : impossible de continuer avec les vélos chargés. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : la neige n’est toujours pas là, malgré les 1350m d’altitude. Nous accrochons les vélos à un arbre, sous une bâche, chargeons les skis, chaussures et tout le bordel sur le sac, et c’est parti pour une montée sportive à pied dans la forêt : efficace vu la pente ! A 1850m, nous sortons de la forêt et traversons le hameau de l’Orgère et ses magnifiques maisons en pierre. Le ciel est tout étoilé, et la neige fait son apparition : on peut enfin chausser ! Vincent va pouvoir réaliser son rêve : faire du ski en short ! Puisque nous sommes toujours en tenue de vélo et qu’il ne reste que 100m pour atteindre le refuge, on ne va tout de même pas se changer ! Puis c’est quand même pas comme s’il faisait nuit et froid.



Explosion de joie en arrivant au refuge :

-‘Wahoo, c’est trop génial, c’est grand et puis on est tout seuls !’
-‘Trop la classe ce refuge, puis y’a de l’eau dehors ! Et puis du gaz ! Qui a le pinard ?’
-‘Youpi l’apéro !! (Petite précision : Vincent ne s’étant pas encore complètement remis de la privation de bière qu’il a malencontreusement subie suite à l’absence des responsables ‘apéro’ du jour, merci de ne pas aborder ce sujet délicat devant lui) ! Les dortoirs ont l’air trop bien ! ….Silence embarrassé …. Euh oui, bonsoir monsieur….S’cusez-nous…’

Nous ne saurons sans doute jamais qui nous avons réveillé en arrivant au refuge à cette heure tardive, puisque nos horaires décalés empêcheront nos routes de se croiser, mais excusez-nous messieurs pour le dérangement… La joie incontrôlée des jeunes aventuriers, sans doute ….

Au menu du soir : soupe, semoule et saucisses de Morteau, le tout accompagné d’un vin de Blaye ! Ben oui c’est comme ça, des fois on ne trouve que des saucisses de Morteau et pas de diots, pas la peine de nous regarder de travers parce que c’est pas très local !

Et enfin, à minuit, on peut aller se coucher pour se remettre de nos émotions, en se demandant ce qui nous attend pour le lendemain….


Samedi 05 Avril :

C’est pas de ma faute, c’est Seb ! Il m’a dit le changement d’approche c’est comme ça, il faut prendre son temps ! Alors moi je raconte, je raconte, je prends mon temps !

Lever matinal, à 6h, pour avoir bien le temps de manger ses tartines beurre/confiture. Surtout qu’on est que 3 pour manger le petit dèj pour 5, donc faut plus de temps. La journée s’annonce bien ensoleillée. A 7h15 nous voilà partis pour notre aventure du jour, en direction du Col de Chavière. Après 300m de montée sur une pente un peu raide, avec nos couteaux rassurants, la pente se radoucit. Un troupeau d’une dizaine de chamois nous précède, plus adroits et rapides que nous ! Nous dépassons la splendide Aiguille de Doran, et continuons notre longue marche vers le col. C’est qu’il y en a de la distance ! Mais nous sommes seuls dans le vallon, il fait beau, et Seb me chuchote à l’oreille que nous ne sommes pas pressés.




Nous croisons un randonneur solitaire au col, qui arrive du vallon de Pralognan. Quel scandale : pas moyen d’être tranquille en montagne !



Surprise à la descente, la poudreuse est bien là ! C’est vrai que c’est une descente Nord, mais tout de même, nous n’en espérions pas tant !

La descente est donc bien appréciée, un peu trop courte à notre goût…


Ensuite c’est un grand plat face au Mont-Blanc qui nous attend, puis la remontée jusqu’au col d’Aussois et la Pointe de l’Observatoire, à 3100m d’altitude. Heureusement qu’on commençait à fatiguer et à avancer lentement, ça a laissé le temps à la neige de reprendre tranquillement une consistance plus douillette pour notre descente en versant sud.

Le vent nous empêchant de profiter d’une pause pique-nique pourtant bien méritée, nous décidons d’aller visiter le refuge du Fond d’Aussois. Le gardien-guide (Tim) est de promenade avec un groupe, c’est donc la gardienne-stagiaire qui nous accueille, arrivée le matin même pour le we. L’odeur des gâteaux frais nous chatouillant le nez, nous proposons tout naturellement nos services pour tester et valider la recette avant le service des clients du soir, peut-être pointilleux ? Merci encore de nous avoir cédé 2 tranches de ce gâteau à l’ananas, délicatement trempé dans le café, c’était un régal !

Bon c’est pas le tout, mais faut songer à remonter au refuge de la Dent Parrachée maintenant, on va voir si Seb et Julie sont arrivés !

Allez, ne laissons pas durer indéfiniment le suspens : Seb et Julie sont bien arrivés au refuge, mais à 19h40, alors que nous ne les attendions plus ! En plus de leur fatigue après leur périple de plus de 2000m de D+, ils devront subir toute la soirée (et peut-être leur vie durant !) les moqueries de Franck, le gardien de la Dent Parrachée : ‘ils sont où ceux qui font la traversée de la Vanoise avec leur carte Michelin ?’




Quant à nous, nous passerons une excellente soirée au refuge, où nous retrouvons les 5 copains arrivant d’Aussois. Nous aurons le temps de profiter de la terrasse ensoleillée avec vue sur le col de la Masse, étape du lendemain, et surtout d’écouter les innombrables et totalement improbables (mais vraies ?!) histoires de Franck, dont nous attendons avec impatience la publication !


Seb, c’était trop fort ton coup des suisses au refuge (on a tout notre teeeemps) ! Racontes comment tu as fait ???

Dimanche 06 Avril :

Comme prévu, la météo :
grand-soleil-avec-un-indice-de-confiance-de-3-sur-une
-échelle-de-5
est pourrie (ou plutôt différente dixit Franck le gardien) : beaucoup de vent, de la neige : on peut aller se recoucher, cool ! Tant pis, on reviendra pour la dent Parrachée.

A 9h, devant l’accalmie évidente, nous nous décidons à partir. D’abord emmitouflés dans nos gore tex, puis en polaire, et enfin en tee-shirt, nous entamons la montée vers le col de la Masse. Nous ne trouvons aucun chamois dans le SAC (Spot à Chamois) de Seb, mais un beau gypaète nous survole peu de temps après. Pendant que nous nous acheminons pas à pas (j’en fais trop là ?) vers notre objectif du jour, le groupe de Tim (vous avez suivi ? c’est le gardien du Fond d’Aussois) fait voler la poudreuse devant nous, et les nuages se dissipent pour laisser place à un grand soleil.


Au col de la Masse nos chemins se séparent : un groupe redescend vers Aussois (je suis sûre qu’elle était même pas si poudreuse la poudreuse en fait !....), tandis que nous basculons sur le versant ouest pour rejoindre nos chères bicyclettes. Décidément il n’y a jamais personne dans ce vallon, juste quelques chamois égarés ! Le début de la descente est en neige dure, la fin en moquette bien agréable. Le slalom entre les arbustes et les sapins est bien sympathique, c’est cool le ski !

Nous repérons un gros rocher qui ferait une table de pique-nique idéale. Ça tombe bien Seb et Julie ont l’apéro avec eux cette fois : bières/pistaches, ça le fait bien dans ce cadre!



Eux sont montés par la 2e route, celle du Col. Nous repartons donc chacun vers nos vélos, avec l’espoir (insensé J ) de se retrouver à Modane.

Les maisons en pierre sont belles aussi, de jour ! La descente à pied est rapide, mais se rappellera à notre bon souvenir les jours suivants (Aïe les cuisses !!). Nos vélos sont toujours sagement accrochés, et c’est avec plaisir que nous les retrouvons, histoire de nous décharger le dos. C’est trop bon de tout poser, de se rafraîchir à la fontaine du village, et de se mettre en short !


Les manip’ d’accrochage de skis et de sacs sont bien maîtrisées après l’entraînement de vendredi : les chasseurs du village sont impressionnés !


A 15h30 nous sommes attablés à la terrasse de Modane, à attendre les 2 retardataires, dont Seb avec son nouveau jouet (son tricycle) et sa remorque. Heureusement qu’il y a du soleil, parce que Modane pourrait bien être une ville déprimante sinon !





A 16h24 nous sommes dans le train, en route pour Grenoble. Pas de problème pour caser les vélos, on a droit à un beau TER tout neuf avec plein de place pour les vélos ! Puis le dimanche y’a moins de monde que le vendredi, pas de doute ! Nos descendons bien sagement à Montmélian pour le changement.


Il y a ¾ d’heure d’attente avant le prochain train, mais on a tout notre temps ! Vincent s’amuse comme un fou avec le tricycle de Seb (Etonnant, lui qui déteste le vélo). Il se verra donc réprimandé par le contrôleur SNCF, via le haut parleur : ‘pas le droit de faire du vélo dans l’enceinte de la gare’ !!!

Monsieur le contrôleur, c’est pas comme si on était tout seuls à Montmélian avec ¾ d’h d’attente et pas l’ombre d’un bar ou d’un journal à dévorer, personne autour, et un joli espace parfait pour tourner en rond avec le tricycle de Seb !!! Non mais quand même, on dérange qui là ? Puis tu peux pas te déplacer au lieu de nous parler par haut-parleur ??!

Le train pour Grenoble arrive : pas vraiment de place pour 5 vélos dans l’espace prévu à cet effet, tant pis on se répartit entre 2 entrées. Avec Vincent on choisit la mauvaise, celle du contrôleur : ‘vous êtes vraiment des faux sportifs, vous devriez plutôt rentrer à Grenoble à vélo’ !!!!!!!!!!

A 19h15, nous voici de retour au point de départ. On arrive même à traverser les voies en suivant des contrôleurs, ce qui nous évite la problématique ‘descente-remontée’ de l’escalier avec le bazar !

Voici donc le looooooooooong récit d’un premier we en véloski. (bravo à ceux qui ont atteint la fin !)

En conclusion :

>> le véloski ce n’est pas toujours facile, il faut du temps, il faut bien choisir sa course (et ses amis :))) :lol: ...). Peut-être que pour les 300m de D+ sur le vélo, ça ne valait pas la peine et qu’à pied ça aurait été aussi bien, sans le tracas du vélo dans le train.

>> le train c’est tellement bien, que maintenant que j’ai les horaires, j’ai décidé d’aller travailler à Montmélian !


Récit : Amanda